Bras de fer Grèce versus Union européenne
Dans ce jeu de dupes et ce bras de fer auxquels se livrent la Grèce et l'Union européenne devant nos yeux médusés, bien malin qui pourrait en prédire l'issue et en prévoir les conséquences pour la Grèce et, plus largement, pour l'Europe. D'ailleurs, les avis émis par les experts en économie divergent du tout au tout.
Mais avant que ne se déroule le référendum prévu pour le dimanche 5 juillet, il est clair que l'Union européenne a d'ores et déjà perdu une bataille décisive : celle de la légitimité démocratique, puisqu'elle regarde ce référendum comme une trahison et comme un défi de son autorité. Comme s'il n'était pas légitime, pour un chef de gouvernement, de consulter le peuple qui l'a élu, à un moment crucial où les décisions prises impacteront durablement le cours de sa destinée ? "Notre responsabilité dans l'affirmation de la démocratie et de la souveraineté nationale est historique en ce jour, et cette responsabilité nous oblige à répondre à l'ultimatum en nous fondant sur la volonté du peuple grec. J'ai proposé au conseil des ministres l'organisation d'un référendum, et cette proposition a été adoptée à l'unanimité."(extrait du texte de la déclaration faite par Alexis Tsipras dans la nuit du 26 au 27 juin sur la télévision d'Etat grecque) .
Dans son article publié dans le Figaro Vox (qu'on ne peut pourtant guère suspecter de sympathie marxiste ..), Jacques Sapir, enseignant-chercheur, expert renommé en stratégie économique et clairement marqué à gauche, dans son article "Référendum grec, le retour de la démocratie en Europe", un épisode significatif de ce bras de fer et en propose une analyse du point de vue politique. C souligne
La réaction des instances dirigeantes de l'Union européenne ne s'est pas fait attendre.
Et si le peuple grec avec son charismatique chef de gouvernement nous réapprenait ce que souveraineté politique veut dire? Et cela, cinq ans seulement après le déni de démocratie que référendum sur le traité constitutionnel, aux peuples qui ont osé dire "Non" à tout le bien que celle-ci prétendait leur apporter ? Car il ne faut pas s'y tromper: "Le référendum grec fait planer le spectre d'un autre référendum, celui de 2005 sur le projet de traité constitutionnel en Europe. La manière dont la classe politique française... avait été désavouée par la victoire du «Non», mais avait fait passer en contrebande à peu de choses près le même texte lors du Traité de Lisbonne qui fut ratifié par le Congrès à Versailles, est l'un des épisodes les plus honteux et les plus infâmants de la vie politique française". Et Jacques Sapir de souligner: "Ce qui se joue désormais n'est plus seulement la question du devenir économique de la Grèce. C'est la question de l'Union européenne, et de la tyrannie de la Commission et du Conseil, qui est ouvertement posée ". opposé, lors du
Comme tout un chacun, j'ignore quelles conséquences pourrait entraîner un "Non" du peuple grec, pour lui comme pour les autres peuples d'Europe: provisoires ou irréversibles, salutaires ou désastreuses? J'admire en tout cas le courage et la ténacité d'Alexis Tsipras, la force de son engagement aux côtés de son peuple, autant de vertus qui manquent à la plupart de nos gouvernants.
Αθηναίος είμαι : Je suis Athénien !
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